Guyane - Amapa. 6e Commission mixte transfrontalière

La 6ème Commission mixte transfrontalière franco-brésilienne s’est réunie à Cayenne du 30 août au 1er septembre.

Cette rencontre a rassemblé près d’une centaine de fonctionnaires, techniciens, élus et acteurs économiques français et brésiliens. Six points étaient à l’ordre du jour : infrastructures, sécurité, économie, éducation, environnement et santé. Mais c’est indiscutablement la question du pont de l’Oyapock et sa livraison prochaine qui ont donné lieu aux échanges les plus animés.

Un projet d’accord sur la circulation des biens et des personnes
Le 04 décembre prochain, le pont de l’Oyapock sera livré, selon les responsables du chantier.
Mais avant sa mise en service, beaucoup de questions n’ont pas encore trouvé de réponses. Parmi elles, la circulation des biens et des personnes. A ce sujet, un projet d’accord se préparait ces derniers mois. Son contenu se trouvait au cœur des échanges le 31 août. Les autorités des deux pays reconnaissent que les négociations achoppent sur un certain nombre de points, comme les assurances des automobilistes et des transporteurs, mais affirment que des progrès ont été réalisés. Elles ont d’ores et déjà décidé de créer un pôle inter-frontalier de contrôle et un centre de coopération policière, avec la mise en place de patrouilles communes. Les premiers éléments matériels existent, selon le commandant de la Gendarmerie nationale.

« Il faut supprimer les visas »
Mais des précisions manquent quant aux formalités que devront remplir les personnes et les normes auxquelles devront répondre les marchandises qui franchiront le pont. Les ressortissants des deux pays devront-ils disposer de visas pour aller d’un pays à l’autre ? Du côté brésilien, la position est claire : « il faut supprimer les visas », a encore répété Sebastião Bala Rocha, député fédéral de l’Amapà. Côté français on se montre plus réservé. La tentative de libre circulation faite récemment, durant la Foire internationale de l’Oyapock, à Saint Georges, n’a visiblement pas été convaincante.

Vers un nouveau « pont » aérien
Le pont va donc modifier la règlementation en matière transport terrestre entre la Guyane et le Brésil. Des évolutions seront à prévoir également dans le domaine aérien, car là aussi, on devrait vite voir s’établir un nouveau « pont », avec de nouvelles liaisons entre Cayenne et Macapa ou Cayenne et Belém. Le préfet de Région a annoncé une demande de libéralisation du ciel guyanais, formulée auprès des instances européennes. Elle sera examinée le 24 septembre prochain. Si cette demande aboutissait, d’autres compagnies, aussi bien européennes que brésiliennes, pourraient mettre fin au monopole d’Air Caraïbes sur les liaisons entre la Guyane et le Brésil.