8e commission mixte de coopération transfrontalière France-Brésil


En présence du Directeur du Département Europe du Ministère des Relations Extérieures brésilien, Santiago Mourão, du gouverneur de l’Etat de l’Amapa, Camilo Capiberibe, le Préfet de Guyane, Denis Labbé, a évoqué les nombreux thèmes qui ont été ou seront abordés pendant cette commission mixte.
Toujours pas de date pour le pont
Encore une fois, nous n’avons pas pu obtenir de date pour l’inauguration du pont sur l’Oyapock, qui« devra se faire en présence des plus hautes autorités de chaque pays » - comprendre les deux Présidents de la République. Et la ratification des « accords routiers » permettant aux véhicules brésiliens de rouler sur le territoire français (et inversement), sera nécessaire pour faire de ce pont « un outil et pas seulement un lien physique entre les deux pays » précisait M Mourão. « L’accès est presque prêt [entre Oyapoque et le pont] et les installations frontalières ont été contractées par l’Etat fédéral »,« on essaye de trouver une façon de finaliser le tout, le plus vite possible ».

Ce pont ouvrira, selon le gouverneur de l’Amapa, de nouvelles opportunités aux guyanais : « les produits importés dans le port de Salvador pourront ensuite être acheminés en Guyane et le consommateur les achètera à un prix inférieur » à celui des mêmes produits importés directement en Guyane. Quel avenir pour le port de Dégrad-des-Cannes ? Les solutions doivent être trouvées… bilatéralement. « C’est aussi une question de confiance des peuples des deux côtés » de l’Oyapock, rappelait M Mourão.

Interconnexion énergétique et haut débit prêtes pour le mois de mai ?

En effet, plus que 70km de fibre optique doivent être installés de chaque côté du fleuve, avant d’offrir une liaison qui permettra une meilleure connexion entre les deux pays, celle-ci passant actuellement par le câble sous-marin Americas II, surchargé et fragile.

Le 15 mars, un accord entre EDF et la compagnie brésilienne Eletrobras va être signé pour créer « un réseau maillé qui permettra d’acheter et de vendre de l’électricité [à notre voisin] comme c’est le cas en métropole »s’enthousiasmait Denis Labbé. « On ne fera peut-être pas l’économie d’un deuxième barrage » ajoutait-il néanmoins, en rappelant les futurs besoins énergétiques de la Guyane. De son côté, le Brésil étudie la production électrique à partir de la biomasse. Un « partenariat plus large sur le plateau des Guyanes » est à l’étude…

Les questions humaines…

La coopération est déjà en œuvre sur le fleuve, comme nous l’affirmait la directrice de l’ARS, Catherine Bernard, notamment en ce qui concerne la prévention des maladies infectieuses, et du VIH, pour lesquelles deux semaines de communication auprès des populations sont organisées depuis 2012, et déjà pérennisées pour le futur.

Le gouverneur nous parlait quant à lui d’une coopération qui deviendra effective entre les écoles brésiliennes et françaises, pour faciliter les échanges, et offrir la possibilité aux élèves français comme brésiliens, de suivre leurs études dans un pays comme dans l’autre… Cela reste à voir en pratique, mais le projet risque d’intéresser de nombreux étudiants guyanais. [...]