Le pont qui sépare deux rives

 

Le premier pont reliant la Guyane au Brésil sera prochainement inauguré sur la rivière Oyapock. Afin de saisir l'impact social et environnemental de cette construction, le CNRS a mis en place un Observatoire hommes-milieux. Reportage sur place.

Il n'y a qu'à emprunter les routes qui rejoignent ce pont pour constater que les échanges commerciaux ne sont sans doute pas pour demain. 
Côté français, si la route est bitumée, elle emprunte des séries de petits ponts que des camions auraient bien du mal à passer. 
Côté brésilien, c'est une portion entière de la route qui n'est pas bitumée, ce qui la rend impraticable lors de la saison des pluies. 

Dans ce contexte, on imagine mal comment 500 à 1000 camions de marchandises pourraient transiter chaque jour par cet axe. « La seule chose qui risque de transiter par le pont, c'est la police des frontières, regrette Françoise Grenand. On imagine qu'un pont sert à relier, mais celui-ci est en train de tirailler ces deux petites communes de Saint-Georges et d'Oiapoque. Ce pont devait relier, réduire les distances mais il est en train d'écarter le fleuve et de transformer la région en frontière, chose qu'il n'a jamais été jusque-là. C'est le paradoxe de ce pont. »