Haïti - France : Les faux espoirs des visas français

09/06/2010

Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) a participé à une conférence de presse à l’Assemblée Nationale [française], organisée par de nombreuses associations, rassemblées autour de la plate forme d’associations franco-haïtiennes (PAFHA). Les témoignages des familles, présentes à l’assemblée nationales ou diffusés en duplex d’Haïti, ont démontré de manière, souvent douloureuse et parfois révoltée, les constats dénoncés par l’ensemble des associations :

La fermeture des guichets « urgence-Haïti » au bout de quelques jours, a eu comme conséquence de rendre les visas inaccessibles pour les membres des familles restées à Haïti. Aucune régularisation à titre exceptionnel.

Les déclarations d’Eric Besson faites le 14 janvier autour « d’un dispositif exceptionnel et temporaire d’accueil des victimes en France », « des facilités accordées pour la délivrance des visas pour visites familiales… » sont restées pour la majorité lettre morte. En agissant ainsi et en créant de faux espoirs, le gouvernement à rajouté de la douleur à la douleur : c’est inhumain.

Les familles, associations, journalistes présents à l’assemblée nationale ont pu entendre les Haïtiens toujours présents à Haïti crier que l’ambassade était inaccessible, que la pluie tombait de nouveau et les obligeaient à « dormir debout », leur désespoir de ne pas pouvoir rejoindre leurs proches en France. Plusieurs cas d’illégalité des décisions prises dans le cadre de refus de visas ont été pointés, d’autant plus que, dans la plupart des cas, les visas ont été payés.

Avec les associations, le MRAP se réfère au courrier envoyé à M. Eric Besson le 11 février 2010 et demande entre autres:

- l’octroi à tous les Haïtiens qui vivent en France d’un droit stable et durable au séjour et au travail,

- la possibilité pour les haïtiens installés en France de faire venir leurs proches qui se trouvent en situation précaire en Haïti,

- l’octroi de laissez passer aux personnes dépourvues de document de voyage, sur présentation de documents périmés ou d’attestation de notoriété,

- la suppression d’exigences irréalisables en matière de production de pièces d’état civil,
des instructions claires données aux différentes administrations.

Alors que le droit européen est source de protection des droits fondamentaux,  la convention européenne des droits de l’homme est bafouée en France en ce qui concerne l’application tant de l’article 3 (protection contre toute forme de traitement inhumain et dégradant) que l’article 8 (protection de la vie privée et familiale).