La coopération : une question de pédagogie


Katia Emerencienne, Directrice du Secrétariat Technique Commun du Programme Opérationnel (PO) Amazonie, revient sur les succès du programme européen mais aussi sur les difficultés qui freinent encore la mise en place de projets de coopération entre la Guyane et ses voisins brésiliens et surinamiens.

Pouvez-vous nous présenter brièvement le PO Amazonie ?

Le PO Amazonie est le pendant du programme Interreg-Caraïbe. La décentralisation a entraîné une augmentation du champ d’action des régions, notamment du point de vue économique et de la coopération. La Région de Guyane est donc autorité de gestion et service instructeur ce qui, en général, est un service de l’Etat. C’est la première fois que la Guyane a la main sur un programme européen. Pour le STC du PO Amazonie, il s’agit avant tout d’un gros travail de lobbying auprès des autorités de nos partenaires. On envoie ensuite les politiques pour finaliser le travail.

Quelle zone est concernée par le PO Amazonie ?
Le PO Amazonie définit un espace de coopération qui se compose de deux zones différentes : le département de la Guyane et les pays tiers que sont le Surinam et le Brésil avec ses trois états amazoniens que sont l’Amapa, le Para et l’Amazonas même si ce dernier n’a pas encore signé la convention.

Comment s’opère la sélection des différents projets de coopération ?
Il s’agit d’une analyse assez fine, régie par le règlement du Parlement et du Conseil Européen relatif au Feder. Pour être éligibles, les projets doivent s’inscrire dans l’un des axes prioritaires du PO Amazonie et réunir au moins deux des critères suivants : le développement conjoint du projet, c’est à dire le fait que le projet soit élaboré par au moins deux partenaires, la mise en oeuvre conjointe, la dotation conjointe en effectifs et enfin, le financement conjoint.

Justement, comment ces projets sont-ils financés ?
Ils sont financés à 75% par la Commission européenne, les 25% restant étant assurés par la Région. Au total, pour la période 2007/2013, l’enveloppe allouée pour la totalité du programme est de 17 millions d’euros repartis comme tel : 12 millions d’euros de Feder, 5 millions de l’Etat, du CNES, du Département et de la Région. [...]

Et les projets programmés, quels sont-ils ?
Les projets sont orientés selon trois axes : l’aménagement du territoire, l’économie et le développement culturel dont l’éducation et la formation. Au Surinam, le PO Amazonie va permettre notamment la mise en place d’une coopération francosurinamienne en matière de sécurité civile, le développement d’un produit touristique combiné, la réalisation d’un projet d’installation en eau potable et d’éducation sanitaire pour les communautés du fleuve Maroni, le lancement d’études pour une desserte aérienne interrégionale, ou encore l’achat d’un bac entre Saint-Laurent et Albina. Avec le Brésil, le programme concerne un projet pour faciliter les échanges entre l’UAG et l’université de l’Amapa, la mise en place du Plan Oyapock pour traiter les problématiques communes rencontrées dans la basse vallée du fleuve, la coopération entre les pompiers des deux territoires, le projet Spany qui reliera par fibre optique Cayenne à Macapa, un projet d’échange de programmes entre RFO et la télévision brésilienne, un programme de formation linguistique à destination des politiciens et des gens de la coopération pour faciliter les relations entre la Guyane et le Brésil, ou encore un programme pour la protection des tortues avec le WWF.[...]


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