Impressionnante diversité linguistique du Suriname

L'impressionnante diversité linguistique du Suriname n'est pas très connue à l'étranger, et est mal appréciée par la communauté locale. La chose est d'ailleurs si banale qu'on n'y pense pas.

Les chercheurs internationaux n'ont, pendant longtemps, pas prêté beaucoup d'attention aux plus de vingt langues parlées au Suriname, par une population d'un demi-million d'habitants. Un changement se profile cependant, grâce à une étude entreprise par Bettina Migge, de l'Université de Dublin en Irlande, et sa collègue Isabelle Léglise du Centre national de recherche scientifique à Paris.

Les deux linguistes étudient déjà depuis quelques années la diversité linguistique dans les pays du bouclier guyanais, l'un des domaines possédant la plus grande variété de langues en Amérique du Sud.

Plus de vingt langues sont employées au Suriname. Du néerlandais officiel au Sranan comme lingua franca, on rencontre des langues appartenant à différentes familles parmi lesquelles les langues indigènes - l'arawak, le kalina et le trio, les langues créoles comme le saramacca, le ndjuka, le matawaï, le paramacca et le kwinti, et les langues asiatiques comme l'hindi, le sarnami, le bhojpuri, le javanais, le hakka et le chinois mandarin. Plus récemment, l'immigration a apporté à notre pays d'autres langues comme le portugais brésilien, l'anglais du Guyana, l'espagnol, le français, le créole haïtien ainsi que de nouvelles variétés du chinois.

Mercredi 23 février, les deux lignuistes présenteront leur expérience sur la situation linguistique du Suriname au local de l'Iol (Instituut voor de Opleiding van Leraren, Institut de formation des maîtres) du complexe universitaire de Leysweg. La conférence est basée sur une enquête menée entre 2008 et 2010 sur plus de 3 000 élèves des écoles primaires dans tout le pays, en collaboration avec le centre d'anglais de l'Iol et l'institut Lim A Po. Les enfants ont parlé de leur appartenance linguistique, de la façon dont ils utilisent leur langue, de leurs attitudes et compétences linguistiques.

La recherche montre que le multilinguisme est la norme chez les enfants du Suriname. Les enfants parlent deux langues au quotidien, mais assez souvent trois et parfois plus.

Bien que le néerlandais soit la langue scolaire, les enfants ne manifestent aucune attitude négative envers les autres langues. Au contraire, beaucoup d'entre eux souhaitent apprendre et employer les autres langues nationales et internationales.



Via politique-suriname.com