BRESIL. Destitution de Dilma Rousseff : les mots insolites de députés brésiliens

Au moment de se prononcer pour ou contre la procédure de destitution qui, pour de nombreux observateurs s’apparente à un procès politique sans fondement juridique, nombre de députés en manque d’arguments se sont fait remarquer par le décalage de leurs propos affligeants et/ou inconséquents. [The Economist, 18/04/16. Liste non exhaustive.]

« Pour la paix à Jérusalem ». . . « Pour les militaires de 1964 ». . . « Pour ma petite fille dont c’est l’anniversaire ». . . « Pour ma tante Eurides qui s’est occupée de moi quand j’étais petit ». . . « Pour les producteurs ruraux car s’ils ne plantent rien, il n’y aura rien sur la table ». . . « Pour mon épouse et ma fille qui constituent la base de mon électorat ». . . « En mémoire de mon défunt père ». . . « Pour les routiers ». . . « Contre la dictature bolivarienne ». . . « Pour ne pas devenir un pays rouge comme la Corée et le Vénézuéla ». . . « Pour toi maman ». . . « Pour mon père de 78 ans qui m’a enseigné les principes de la parole de Dieu ». . . « Pour les sans-abri qui dorment dans la rue, naissent dans la rue et meurent dans la rue ». . . « Pour le secteur qui crée des richesses : l’agrobusiness ». . . « Pour la fin du régime des colonels [1] ». . . « Pour la fin de l’assistanat ». . . « Pour en finir avec la CUT [2] ». . . « Pour la Congrégation de la Quadrangulaire [3] ». . . « En mémoire de Carlos Brilhante Ustra [4], la terreur de Dilma Rousseff ». . .

[1] : grands propriétaires terriens dans les régions nord et nord-est. [2] : plus grande centrale syndicale du Brésil. [3] : église évangélique. [4] : chef de la police politique durant la dictature, tortionnaire responsable de dizaines de morts et de centaines de disparus. Opposée au régime militaire, la jeune marxiste Dilma Rousseff fut arrêtée en janvier 1970 et torturée, puis libérée 3 ans plus tard.

Amapá Le vote des députés : Roberto Góes (PDT) : Non – Marcos Reátegui (PSD) : Oui – Josi Araújo (PTN) : Non – Janete Capiberibe (PSB) : Non – Marcivânia Flexa (PCB) : Non – André Abdon (PTN) : Oui – Vinícius Gurgel (PR) : abstention – Cabuçu (PMDB) : Oui.

Résultat final 511 députés ont voté. Pour : 367 – Contre : 137 – Abstention : 7 – Absents : 2.

Désormais il appartient aux 81 sénateurs de valider ou non la procédure de destitution par un vote à la majorité simple prévu le 12 mai.

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