Anton de Kom : indendantiste, héros du Suriname, héros de la Résistance

"L"Indonésie, Curaçao et Suriname, libérés de la Hollande, maintenant !" Voilà ce qu'écrivait Anton de Kom il y a 75 ans, ce qu'aucun surinamien n'avait jamais rêvé : l'indépendance du Suriname.(Starnieuws)
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Billet de banque de 100 gulden à l'effigie d'Anton de Kom (1988) - source de l'image : www.banknote.ws
Anton de Kom est né en 1898 à Paramaribo. Son père était un petit agriculteur et un chercheur d'or. Muni d'un diplôme de comptabilité, il travaille de 1916 à 1920 au sein de la compagnie Balata. En 1920, il se rend aux Pays-Bas, où il exerce un emploi de bureau.

En janvier 1926, Anton de Kom épouse Petronella Borsboom. A cette époque, il entre en contact avec le milieu javanais nationaliste aux Pays-Bas, mobilisé au sein de l'association Perhim-poenan Indonesia sous la direction de Mohammed Hatta. De Kom commence à écrire contre le colonialisme néerlandais. Le Parti communiste néerlandais, à l'époque, était la seule formation politique se préoccupant de la question coloniale, et résolument hostile au colonialisme. Si Anton de Kom n'a jamais adhéré à ce parti, il a cependant contribué par des articles à la revue de ce parti, la Tribune.

En décembre 1932, il décide de rentrer au Suriname, avec son épouse et ses enfants. Sa mère était très malade. Il arrivera malheureusement trop tard. Le gouvernement était méfiant. Le gouverneur avait été averti par le commandement militaire qu'Anton de Kom "avait suivi un certain temps une formation en Russie", et qu'il venait au Suriname dans le but d'organiser "de l'agitation révolutionnaire".

Parmi ceux qui l'attendaient au Suriname, figurait Doedel et De Sanders, deux militants du mouvement ouvrier. L'article d'Anton de Kom, "Terreur au Suriname", était diffusé par des nationalistes surinamiens. Dans cet article, il avait dénoncé l'interdiction du syndicat SAWO, et avait également émis de fortes critiques au sujet des réductions de salaire des ouvriers contractuels javanais. Cette prise de position l'avait rendu très populaire auprès des javanais, qui lui ont donné le surnom "Papa de Kom".

L'activité d'Anton de Kom se limitait en fait à l'écoute inlassable de ceux qui prenaient la peine de venir le voir. Anton de Kom avait reçu, par héritage sur la propriété de son père à Pontewerfstraat, une centaine de surinamiens mécontents, originaires de tous les groupes sociaux. Anton de Kom commençait à réaliser son idéal d'un peuple surinamien conscient d'agir par la force de la solidarité.

Dans l'ouvrage "Nous, esclaves du Suriname", Anton de Kom écrit : "Sous l'arbre, devant ma table, passe le défilé de la misère. Des parias aux profondes joues creuses. Des affamés. des gens sans résistance. Ouvrez les livres  et lisez la pénible histoire de l'oppression et de la privation". Au 31 janvier, 1 350 personnes sont inscrits à son bureau de conseil, surtout des javanais. L'histoire qu'il aimerait raconter, celle du retour à Java, enchantait beaucoup de travailleurs javanais qui s'étaient déplacés depuis les plantations où ils avaient un contrat. L'affluence autour d'Anton de Kom était comme une épine dans le pied du gouvernement.

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